Des éducateurs voyageurs ont écrit dans les ouvrages suivants
Coordonné par Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas, cet ouvrage offre une série de variations sur la notion de “genre”, une notion qui traduit aujourd’hui à la fois la conscience approfondie de ce que le lien social est toujours au fondement de nos représentations, et le fait que ses objectivations soient révocables si l’on ne s’y reconnaît pas. Longtemps décrit comme “naturel”, le genre est désormais perçu comme une décision propre, un choix.
L’individualisation du lien social ne cesse d’élargir la marge de liberté des acteurs. Le concept de genre en sciences sociales vise à définir les représentations, les valeurs, les rôles, les attitudes, associés au masculin et au féminin en tant qu’ils relèvent d’une construction sociale et culturelle. Les représentations de genre sont des scripts à la disposition des acteurs. Les notions d’“homme” ou de “femme” ne sont pas des essences, elles se dissolvent sous les fictions plus ou moins partagées qui les mettent en scène au sein du lien social. L’individu construit l’évidence de ses comportements comme homme ou femme, sans en avoir toujours conscience, car il en a acquis le principe au cours de son enfance par la socialisation, et leur confirmation relève du jeu ordinaire de l’existence, de ce qui est tenu pour acquis.
Thierry Goguel d’Allondans et Jonathan Nicolas soulèvent une question polémique majeure : “Peut-on encore s’interroger sur ce que serait, pour chacune et chacun, être un homme ou le devenir, être une femme ou le devenir, ce qui relèverait de la masculinité ou de la féminité ? Ou faut-il – comme l’espèrent certains – en finir définitivement avec le genre ? Abandonner toute classification qui serait potentiellement stigmatisante ?”
Extrait de la préface de David Le Breton
L'ÉDUCATION SPÉCIALISÉEEnjeux cliniques, politiques, éthiquesSous la direction de Sébastien Fournier et Joseph RouzelCollection : Psychanalyse et lien social |
Les nombreuses réformes qui s'abattent depuis quelques années sur le champ de l'éducation spécialisée provoquent de profonds bouleversements dans le domaine de la praxis si bien que les professionnels du secteur ont parfois l'impression de se trouver face à une tâche de plus en plus impossible. Injonctions paradoxales, perte de repères (et de sens), sentiment d'impuissance, clivage dans l'articulation entre le singulier et le collectif qui constitue pourtant la pierre angulaire du travail éducatif. Bref, les maux ne manquent pas. Ils viennent traduire un ensemble de souffrances qu'il s'agit d'entendre. Et pour cause, au-delà des professionnels qui traversent ces difficultés, il y a aussi des « usagers » qui sont également impactés.
ASH 14 février 2020
Lien Social n°1266 du 17/02/2020